L’étanchéité à l’air : qu’est-ce que c’est, et pourquoi c’est important ?
Vous souhaitez rénover votre maison et obtenir les meilleures performances possibles pour gagner en confort et pouvoir enfin maîtriser vos factures d’énergie ? Alors ne négligez surtout pas l’étanchéité à l’air de votre logement ! Mais qu’est-ce que c’est ? Et pourquoi est-ce si important ? Comment l’améliorer ?
Qu’est-ce que l’étanchéité à l’air ?
Il s’agit de la capacité du logement à ne pas laisser entrer ou sortir d’air à travers ses parois. Moins il y a de fuites, plus le logement est étanche. Attention à ne pas confondre avec la ventilation, qui permet de renouveler l’air de façon voulue et contrôlée.

L’étanchéité à l’air est ainsi caractérisée par un coefficient de perméabilité (ou « débit de fuite »), qui ne doit pas dépasser certaines valeurs pour être optimal. Ce coefficient est noté Q4Pa-surf, et représente le débit de fuite d’air par m² de surface déperditive (hors plancher bas), sous une pression de 4 Pascal (ce qui correspond aux conditions moyennes en hiver).
Exemple
Pour une maison individuelle en construction d’après la règlementation thermique de 2012 (RT2012), le coefficient de perméabilité Q4Pa-surf ne doit pas dépasser 0,60 m3/(h.m²), ce qui représenterait un trou de 19 cm de diamètre pour l’ensemble d’une maison.
Pourquoi l’étanchéité à l’air est importante ?
Ces entrées d’air parasites sont pénalisantes et peuvent générer :
- une augmentation des besoins en chauffage ;
- des courants d’air ;
- une mauvaise qualité de l’air intérieur ;
- une pénétration des bruits extérieurs ;
- des ponts thermiques ou ruptures d’isolation ;
- de la condensation (humidité, dégradation du bâti et problèmes de santé).
Vous l’aurez compris, en supprimant ces fuites, vous réduirez vos factures de chauffage et améliorerez votre confort, été comme hiver.
Le traitement de l’étanchéité à l’air des bâtiments à usage d’habitation est obligatoire en construction neuve de plus de 50 m² depuis le 1er janvier 2013 (Réglementation Thermique RT2012). L’objectif étant d’être capable :
- de maîtriser les flux d’airs volontaires (ceux du système de ventilation) ;
- de limiter les flux d’air incontrôlés.
En revanche, il n’y a pas d’obligation liée à l’étanchéité à l’air lors d’un projet de rénovation.
Comment assurer une bonne étanchéité à l’air en rénovation ?
Bien qu’il n’y ait pas d’obligation réglementaire, il est primordial d’assurer une bonne étanchéité à l’air lors de la rénovation de votre logement.
Pour bien orienter les travaux, il est essentiel de repérer les endroits où entrent et sortent les flux d’air.
Voici quelques pistes d’identification :
- au pourtour des fenêtres et portes d’entrée, ou de portes donnant sur un garage ou un local non chauffé ;
- sur les murs non isolés, sans enduit de protection extérieur, avec présence de fissures ;
- en liaison de plancher et de murs ;
- sur les trappes d’accès aux combles ;
- au niveau des prises de courants et des interrupteurs ;
- au niveau des conduits de cheminés avec foyers ouverts.
Le cumul entre parois froides, infiltrations d’air et humidité est synonyme d’inconfort et de surconsommation énergétique.


Quelques notions complémentaires pour échanger avec vos artisans
- Une bonne coordination entre les différents corps de métier est toujours préférable. Il est donc important d’aborder le sujet de l’étanchéité en amont des travaux.
- Si votre maison est ancienne (murs en pierre par exemple), une analyse particulière est nécessaire. Parlez-en spécifiquement avec vos artisans.
- L’étanchéité à l’air impose le respect de certaines techniques (DTU), n’hésitez pas à en parler avec vos artisans. Vous pouvez mettre en place un cahier spécifique répertoriant tous les points de détails à traiter
- Peu importe la qualité de l’isolant ou l’épaisseur installée, si la pose est mal réalisée, les performances escomptées ne seront jamais atteintes.. Une membrane d’étanchéité à l’air ou une membrane pare-vapeur peut être posée en complément, mais il est essentiel que celle-ci soit complètement étanche, à toutes les jonctions et en évitant tout perçage ultérieur.
- Vous devez faire attention aux ponts thermiques: aux jonctions entre les différentes parois (toiture, murs, menuiseries, plancher), mais aussi toutes les fuites au niveau des traversées de gaines, réseaux, conduits, etc. (en calfeutrant). Il faut assurer une bonne continuité de l’isolation.

- Vérifiez toutes les infiltrations d’air potentielles : fissures, menuiseries, coffres de volets roulants etc.
- Si possible, installez un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC). Le rendre étanche ne veut pas dire qu’il ne faut plus qu’il y ait d’échanges entre l’air extérieur et l’air intérieur. Saviez-vous que l’air intérieur est le plus souvent bien plus pollué que l’air extérieur ? Une VMC permet un renouvellement d’air permanent, selon des normes bien précises. Cela permet d’assurer une bonne qualité d’air, tout en réduisant les pertes d’énergie. Sans VMC, il est possible de ventiler naturellement (en ouvrant les fenêtres par exemple), mais vous pourriez perdre beaucoup de chaleur ou ne pas suffisamment aérer le logement.
Pour aller plus loin
- Vidéo « Etanchéité à l’air » par nos collègues de l’ALEC St Brieuc
- Fiche F01 « défaut d’étanchéité à l’air » – Agence Qualité Construction (AQC)
- « Tuto isolation en sous face des planche bas » – Agence Qualité Construction (AQC)
- « Tout savoir sur l’étanchéité à l’air » – Agir pour la transition (ADEME)
- « Travaux par étape : les points de vigilance » – Librairie ADEME
- « Comment isoler sa maison » – Librairie ADEME
- Guide pratique « Bien ventiler son logement » – ADEME
- Page dédiée aux aides financières sur notre site internet – ALEC Montpellier