La végétalisation des bâtiments résidentiels
La végétalisation des bâtiments, particulièrement dans le résidentiel, est un sujet encore méconnu qui présente pourtant de grands avantages.
Dans le cadre d’un projet de végétalisation d’une maison ou d’une copropriété, on peut noter deux grands types de mises en œuvre : celle des toitures et celle des murs.
La végétalisation des toitures
En premier lieu, il est important de noter que toutes les toitures ne peuvent pas être végétalisées. Ce type de travaux n’est possible que sur des toitures terrasses (toits plats) ou ayant une pente n’excédant pas 35°.
La végétalisation des toitures présente de réels avantages
- L’amélioration de la qualité de l’air en absorbant le CO2 et la filtration de certains polluants (comme l’oxyde d’azote par exemple) ;
- La réduction des îlots de chaleurs urbains ;
- La régulation des débits hydriques (pourrait absorber jusqu’à 50% de l’eau de pluie tombant sur la toiture) ;
- L’amélioration significative du confort d’été avec une température moyenne de la toiture entre 15°C et 30°C (une toiture « nue » pouvant monter jusqu’à 65°C) ;
- L’amélioration du confort acoustique.
Nous nous intéresserons aujourd’hui au cas des toitures terrasses, le plus simple.
Il existe trois types de végétalisation : extensive, intensive et semi-intensive. Dans la cadre de la végétalisation d’une toiture, les végétalisations extensives et semi-intensives sont particulièrement adaptées.
La végétalisation extensive
Elle consiste en une couche de substrat assez fine (entre 6 et 20 cm d’épaisseur) composée d’environ 70 % d’agrégats poreux sur laquelle seront plantés de petits végétaux de type mousses, herbes et plantes grasses.
Les principaux avantages de cette méthode sont :
- Un besoin d’arrosage presque nul (sauf en cas de sècheresse prolongée) et très peu de maintenance ;
- Une charge raisonnable (entre 60 et 150kg par m² environ) ;
- Un coût plus faible que les autres types de végétalisation des toitures.
La végétalisation semi-intensive
Elle consiste en une couche de substrat également fine (entre 12 et 25 cm d’épaisseur) composée d’environ 50 % d’agrégats poreux sur laquelle seront planté de petits végétaux de type herbes, plantes grasses et buissons.
Cette méthode demandera un arrosage et un entretien plus régulier que la précédente (avec une irrigation par goutte à goutte par exemple), pèsera plus lourd (entre 120 et 200 kg par m² environ) et coûtera plus cher. Cependant, elle permet l’implantation de buissons comme de la lavande par exemple qui favorisera l’apparition d’insectes pollinisateurs.
Dans ce type de projet, il est indispensable de vérifier deux choses : l’étanchéité de la toiture qui doit être irréprochable et le poids maximum par m² supporté par la structure.
La végétalisation des murs
Il existe de nombreuses façons de végétaliser un mur. Nous explorerons ici les deux méthodes les plus simples et adaptées au plus grand nombre de bâtiments :
- La végétalisation avec une prise directement sur le mur exploite la capacité de certaines plantes grimpantes comme le lierre ou la vigne vierge du japon à utiliser leurs racines ou des pelotes adhésives pour se maintenir sur le mur. Ce type de murs végétalisés présente des avantages en termes de coûts, de maintenance et d’arrosage, mais sera plus de l’ordre de l’esthétique et aura un impact limité sur la biodiversité, la qualité de l’air et le confort d’été. De plus, la mise en œuvre peut dégrader les murs et enduits faits en matériaux biosourcés et géosourcés (type terre cuite/crue, chaux-chanvre…).
- La végétalisation avec une prise sur treillis est très semblable à la précédente, mais les plantes s’accrochent à un treillis, à des câbles métalliques ou à un grillage, permettant un végétalisation plus dense et diversifié, la rendant plus performante sur le confort d’été et la pollution, la diversité de la faune, et les risques de pathologies liées à l’humidité. Cependant, cette méthode coûte plus cher et réclame plus d’entretien.
Dans tous les cas, une base de substrat sera nécessaire en pied de mur (directement dans le sol ou en bacs).
Il est également possible de créer des pergolas ou des casquettes végétalisées qui auront un impact sur le confort d’été à l’extérieur.
Lexique
- L’oxyde d’azote est un polluant libéré dans l’air notamment présent dans les gaz d’échappement des voitures.
- Les îlots de chaleur urbains sont une augmentation de température localisée principalement causée par des surfaces bétonnées ou goudronnées.
- Le débit hydrique est la quantité d’eau (ici l’eau de pluie) sur une période donnée.
- Le substrat est un mélange de terre, de minéraux et d’engrais (naturels ou non) dans lequel les plantes poussent.
- L’agrégat poreux est un minéral ayant la capacité de stocker l’eau comme la pouzzolane.