Jour de la Nuit 2018
- Qu’est-ce que le Jour de la Nuit ?
- Que s’est’il passé le 13 octobre ?
- Qu’est-ce que la pollution lumineuse ?
- Pourquoi éteindre l’éclairage public ?
- Comment bien éclairer ?
- Combien coûte l’éclairage public ?
- La presse en parle
Éteignons les lumières, rallumons les étoiles !
Près de 400 personnes se sont données rendez-vous samedi 13 octobre à Castries, Clapiers, Lattes, Lavérune et Vendargues pour le Jour de la Nuit. Les communes ont éteint une partie de leurs éclairages pour découvrir la faune nocturne, écouter des contes, participer à une marche aux lampions…
Qu’est-ce que le Jour de la Nuit ?
Le Jour de la Nuit est un événement national initié par l’association Agir pour l’environnement.
Le temps d’une soirée (ou plus), de nombreuses villes en France éteignent leurs lumières afin de sensibiliser à la pollution lumineuse.
L’an passé, Lavérune, Prades-Le-Lez et Sussargues ont rejoint les 350 communes de France ayant éteint leur éclairage public pour le Jour de la Nuit.
Plus d’informations sur la page retour de l’édition 2017.
Que s’est t’il passé le 13 octobre ?
Le samedi 13 octobre Castries, Clapiers, Lattes, Lavérune et Vendargues ont éteint leurs éclairages publics de 17h à 23h.
Des animations gratuites et ouvertes à tous ont fait découvrir les communes sous un nouveau jour.
C’était l’occasion de prendre conscience de l’impact de l’éclairage public sur la biodiversité, le ciel étoilé et le budget de nos communes.
Des animations pour tous
Castries
A Castries, les animations ont débuté par une exposition photo de M. Carrière. Lune, constellations, nébuleuses ont été immortalisées dans des clichés originaux et impressionnants.
La soirée s’est poursuivie par un vrai ou faux. Pensez-vous que l’éclairage nocturne a un impact sur les oiseaux ? Chaque participant s’est positionné le long d’une ligne fictive selon son opinion. L’association ASSER a expliqué chaque question (la lumière perturbe l’orientation et les cycles de reproduction des oiseaux).
Enfin deux conteuses éclairées à la bougie attendaient les participants sous un chêne pour le clou de la soirée. L’ambiance au clair de lune a gardé l’assistance en haleine durant les trois contes.
Clapiers
A Clapiers la soirée a débuté par l’exposition photo de François Maurel, photographe de l’atelier photo de Clapiers. Les clichés nocturnes du moulin à vent de Clapiers, des aurores boréales et du Pic Saint Loup ont rencontré un vif succès.
Ensuite la Ligue de Protection des Oiseaux a présenté un diaporama des espèces nocturnes locales. De nombreux habitants ont reconnu des spécimens croisés pas loin de chez eux.
Puis est venue l’heure du départ pour la balade nocturne. Dans le noir le plus complet, l’animateur de la LPO muni d’une Batbox (appareil qui émet et reçoit des ultrasons pour détecter les chauve-souris) pointait du doigt les chauves-souris, chouettes, hulottes environnantes.
Lattes
A Lattes, le Jour de la Nuit a commencé avant l’extinction des lumières !
Dès 16h un groupe d’enfants a fabriqué des lampions à la Maison de la Nature. Une fois la nuit tombée, ils ont rejoint la balade contée de l’association « Aural » à Port Ariane autour de la Vasque.
La promenade s’est achevée au bord de l’eau, sur l’île de la Vasque dans des transats avec les explications de l’astrophysicien Vincent Guillet, le tout accompagné de madeleines et de tisanes offertes.
Lavérune
A Lavérune, les activités ont commencé par une présentation d’astronomie de Michel Gravereau de l’association « Ciel mon ami ».
La Ligue de protection des oiseaux a ensuite exposé les exemples concrets de l’impact de la pollution lumineuse sur la faune et la flore. Par exemple : la lumière représente parfois une barrière infranchissable pour certaines espèces qui sont éblouies ou n’ont pas les yeux adaptés.
L’animateur a terminé son atelier par une balade dans le parc du château avec un bat-radar. Cet appareil rend audible les sons émis par les chauves-souris afin de les localiser et d’identifier l’espèce. Les participants ont adoré entendre les chauves-souris « à l’oreille nue ».
Vendargues
A Vendargues, l’ambiance était familiale ! L’activité de décoration des trottinettes, draisiennes et vélos avec des objets lumineux a rencontré un franc succès !
Le groupe lumineux ainsi formé a suivi la balade nocturne ponctuée par des contes et des temps musicaux de l’association « Histoire de dire ».
Les participants ont apprécié la découverte de leur lieu dans uns une atmosphère calme et originale.
Mais pourquoi n’ont-ils pas éteint à côté ?
Durant les animations de nombreux participants se sont questionnés sur « pourquoi ce parking / cette enseigne lumineuse / la ville d’à côté n’a pas éteint ses lumières ? ».
La règlementation* impose d’éteindre les enseignes lumineuses, les vitrines commerciales, l’éclairage de mise en valeur des monuments, les bureaux à certaines heures de la nuit :
- les éclairages intérieurs de locaux à usage professionnel doivent être éteints une heure après la fin d’occupation desdits locaux ;
- les éclairages des façades des bâtiments sont éteints au plus tard à 1 heure ;
- les éclairages des vitrines de magasins de commerce ou d’exposition sont éteints au plus tard à 1 heure ou une heure après la fin d’occupation desdits locaux si celle-ci intervient plus tardivement
*source : Ministère de la transition écologique et solidaire.
Toutefois cette législation est peu respectée pour le moment.
Aujourd’hui nous avons environ 11 millions de points lumineux en France. Ce nombre a presque doublé en seulement 20 ans.
Qu’est-ce que la pollution lumineuse ?
La pollution lumineuse désigne les effets néfastes d’un éclairage artificiel excessif sur l’environnement et la santé.
Dans les années 1970, les astronomes qui ne pouvaient plus voir les étoiles et mener leurs recherches dénoncent pour la première fois cette pollution.
Depuis, les médecins, chercheurs et défenseurs de l’environnement s’accordent pour démontrer qu’elle a aussi un impact sur la faune, la flore et l’Homme.
Pourquoi éteindre l’éclairage public ?
L’éclairage nocturne a un impact sur :
- La biodiversité, par exemple les insectes sont irrésistiblement attirés par l’éclairage nocturne. En saison estivale, 150 insectes meurent chaque nuit par point lumineux, d’épuisement ou brulés par la chaleur. La France comptant 9 millions de points lumineux, plus d’un milliard d’insectes seraient tués chaque nuit. Ils deviennent aussi la proie facile de prédateurs comme les araignées. Les illuminations artificielles représentent la 2ème cause de mortalité des insectes après les insecticides.
- Notre santé, si l’éclairage de la rue éclaire également à l’intérieur de la maison il peut provoquer des troubles du sommeil. La lumière régule nos rythmes biologiques en nous renseignant sur l’alternance jour / nuit. Trop de lumière entraîne une mauvaise synchronisation, et engendre de la fatigue, des difficultés de concentration…
- Le budget de nos communes, l’éclairage public représente 37% des factures d’électricité de chaque collectivité.
- Le ciel étoilé, un ciel sans pollution lumineuse permettrait d’apercevoir plus de 7000 étoiles. Aujourd’hui aucun endroit en France n’est épargné par la présence de halos lumineux ce qui engendre un crépuscule permanent et rend complexe les recherches sur l’Univers.
Éteindre l’éclairage public une soirée ou une partie de l’année permet une économie immédiate pour la collectivité comme nous le montre Prades-Le-Lez qui pratique l’extinction d’éclairage public depuis 2015.
Cela offre la possibilité à la faune et à la flore de se réguler à moyen terme.
Comment bien éclairer ?
Pour bien éclairer il faut éclairer ce qu’il faut et où il faut :
- Ajuster l’éclairage aux besoins. Le niveau d’éclairement peut varier en fonction des types de voies (pistes cyclables, trottoirs, routes, etc.).
- Diriger l’éclairage vers le sol. 10 à 15 % de la lumière émise par les luminaires éclaire directement le ciel !
- Rénover les luminaires. Les technologies actuelles sont moins gourmandes en énergie et ajustent la puissance en fonction des besoins.
Et quand il faut :
- Utiliser un système qui permet d’allumer au crépuscule et d’éteindre à l’aube selon les saisons (horloge astronomique)
- Éteindre au milieu de la nuit, c’est possible. La majorité des habitants sont chez eux. Aucune loi n’impose un éclairage public. C’est un service au public proposé par les collectivités. Elles décident de conserver ou non l’éclairage en fonction des rues (extinction partielle).
- Allumer selon la fréquentation. La détection de présence fait son apparition dans l’éclairage public, notamment dans les zones piétonnes.
Combien coûte l’éclairage public ?
L’éclairage public représente 37% de la facture d’électricité des communes, soit plus de 5 millions d’€ par an pour la métropole de Montpellier. Ce qui équivaut à 11,6 € par habitant et par an.