Gestion communale de l’eau
Pour savoir quelle direction emprunter, il faut d’abord connaître d’où l’on part et où l’on se situe par rapport aux autres !
Savez-vous quel est le budget de votre commune alloué à l’eau ?
Le recensement des compteurs (eau potable, espaces verts, eau brute…) permet de mieux connaitre les volumes de consommations et d’identifier les lieux et usages les plus consommateurs.
Et en comparant avec les communes voisines, savez-vous où vous vous situez ?
Télécharger les résultats de l’enquête énergie et eau dans les bâtiments communaux de la Métropole.
Les conseillers de l’ALEC sont là, pour vous aider à réaliser un état des lieux des consommations d’eau de vos bâtiments mais aussi des espaces verts. Ce premier travail d’analyse basé sur les factures et vos connaissances permettra d’identifier rapidement des potentiels d’économies.
Le saviez-vous ?
L’arrosage d’un stade peut représenter une consommation annuelle de 5 000 m3/an, soit l’équivalent de 2 piscines olympiques !
Grâce à des financements de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, de Montpellier Méditerranée Métropole et de l’ADEME, l’ALEC peut accompagner les communes de la Métropole montpelliéraine dans une meilleure gestion de leur consommation de l’eau.
Comment ?
- Connaître : identifier tous les compteurs et analyser les factures pour savoir précisément la quantité, le lieu et l’usage de l’eau consommée. Détecter les fuites, optimiser les contrats et se comparer avec des moyennes locales pour identifier les économies potentielles.
- Agir au quotidien : adapter le débit à l’usage par de simples réglages ou du matériel hydro-économe, vérifier les index des compteurs et détecter rapidement les fuites, choisir des végétaux adaptés au climat méditerranéen, sensibiliser les utilisateurs… Il est souvent possible de réduire de 30% sa consommation d’eau avec de faibles investissements remboursés en moins de 6 mois.
Bâtiments
Avant toute chose, une inspection visuelle de chaque point de puisage est nécessaire pour détecter d’éventuelles fuites.
- Robinetterie : présence d’un goutte à goutte en sortie de robinet, alors que celui-ci est fermé.
- WC : détection de fuite au niveau du mécanisme WC, et notamment du joint. La visualisation d’une éventuelle fuite peut être facilitée par la coloration de l’eau du réservoir (colorant alimentaire : rouge de cochenille, bleu de Méthylène).
Ensuite, il est possible d’adapter le débit à l’usage.
Rien ne sert d’avoir un débit de 10 L/min pour se laver les mains quand 2 L/min suffisent !
Un kit eau en prêt
L’ALEC met à disposition des communes de la métropole montpelliéraine un kit qui permet de mesurer le débit, et ainsi choisir son matériel avec le débit adapté.
Mesurer le débit
Un débitmètre est le meilleur outil pour mesurer instantanément le débit de vos points de puisage. Mais un récipient gradué et un chronomètre peuvent aussi faire l’affaire. Ainsi vous pourrez connaitre précisément leurs débits et cela vous permettra de savoir quels équipements hydro-économes mettre en place.
Définir le débit adapté
À chaque usage son débit :
- 2 L/min pour se laver les mains
- 5 L/min pour des usages standards
- pas de limite pour les usages techniques (nécessité de remplissage rapide par exemple)
Choisir son matériel
Robinet standard
Un robinet standard débite en moyenne 12 litres d’eau/minute, sous une pression de 3 bars. Ce débit est très élevé pour une utilisation domestique (vaisselle, lavage de main…). Il est très simple d’installer un mousseur réducteur de débit et de nombreux fabricants proposent du matériel avec des débits allant de 1,7 L/min à 10 L/min.
Robinet temporisé
Les robinets temporisés sont économes car ils s’arrêtent automatiquement. Souvent mal réglés, ils peuvent éclabousser si le débit d’eau est trop élevé. Pour améliorer le confort, pas d’achat de matériel mais une intervention rapide d’un technicien pour un simple réglage.
Ces robinets, qui sont souvent utilisés pour se laver les mains, peuvent donc être réglés entre 2 et 3 L/min. Pensez également à régler la temporisation !
Douche
En fonction du type de douche, il existe différents produits qui permettront de réduire le débit entre 6 et 8 L/min alors qu’une douche classique est souvent autour de 12 L/min. Une économie sur l’eau chaude est également générée !
Pour obtenir le prêt du kit eau et/ou organiser des sessions de formations pour vos agents, contactez-nous.
Des douchettes économes peuvent aussi être utilisées pour les douches classiques : 30 à 40% d’économie d’eau à la clef !
Faire la chasse aux fuites
Les fuites ne sont pas toujours visibles, même les plus importantes…
Dans le meilleur des cas, vous recevez une facture basée sur un relevé tous les 6 mois. Parfois, il n’y en a qu’une par an !
Si l’on se contente d’attendre sa facture, une fuite peut donc être détectée trop tardivement et impacter fortement votre budget.
Quelques conseils
Il est possible de détecter une fuite en observant son compteur pendant 2 minutes :
- aiguille immobile : pas de fuites c’est certain,
- des accélérations ponctuelles avec des arrêts : pas de fuite mais une utilisation d’un point de puisage,
- une consommation constante sans variation dans la vitesse : vérifiez que personne n’utilise d’eau dans le bâtiment et alors vous pouvez suspecter une fuite.
Relevez vous-même vos index le plus fréquemment possible et au minimum tous les 6 mois. Ceci permet de vérifier la cohérence avec l’index de votre facture.
Espaces verts
Les espaces verts sont souvent fortement consommateurs en eau. Il s’agit d’ailleurs très souvent d’eau potable, or l’arrosage ne nécessite pas une telle qualité d’eau.
La première étape est donc d’identifier le type d’eau utilisé et de chercher d’autres ressources mobilisables (eau brute, puits, récupération d’eau de pluie, etc.). Si l’utilisation de l’eau potable reste la seule possibilité, il faudra alors veillez à ne pas être facturé pour la collecte et le traitement des eaux usées.
Pour savoir rapidement si vous payez la taxe d’assainissement, divisez le montant total de votre facture par la consommation d’eau ; si vous obtenez un chiffre entre 3 et 4€/m3, alors la taxe d’assainissement est intégrée, et si le chiffre avoisine plutôt 1,5 ou 2€/m3, elle n’est pas intégrée.
Chercher les fuites
Les réseaux de canalisation sont parfois très étendus dans les espaces verts ou terrains de sport et les sols assez perméables ne permettent pas toujours de rendre apparentes les fuites. Nous vous conseillons donc de rechercher prioritairement les pertes liées aux fuites.
Privilégier les essences méditerranéennes
La consommation d’eau dépend directement des espèces végétales et de leur entretien. Il est donc judicieux de privilégier des substrats à forte rétention d’eau dans les jardinières ou le paillage des massifs.
Optimiser les systèmes d’arrosage
Préférez un système goutte à goutte à un système par aspersion pour les massifs, arbustes ou jardinières.
Un programmateur permet également d’utiliser le minimum d’eau nécessaire en tenant compte de la saison et en respectant les heures d’arrosage les plus efficaces (matin de bonne heure ou le soir après le coucher de soleil).
Retrouvez des informations complémentaires et des retours d’expériences sur la page de l’atelier technique consacré aux économies d’eau et au « zéro phyto ».
Notre région bénéficie d’une pluviométrie inégalement répartie sur l’année. Quand le printemps et l’automne voit des pluies intenses et fréquentes, l’été ne bénéficie que de peu de précipitations, alors que les besoins des plantes sont importants.
Si l’on n’y fait pas attention, les consommations d’eau liées à l’arrosage du jardin peuvent vite devenir importantes.
Voici quelques ratios, pour fixer les idées, pour l’arrosage de végétaux non adaptés au climat méditerranéen (Source Smegreg) :
- arbuste vivaces : 4 litres/ m².jour, soit 1.5 m3/m².an,
- fleurs, annuelles : 5 .3 litres/m².jour, soit 2 m3/m².an,
- gazon : 2.6 litres/m².jour, soit 1 m3/m².an.
Il convient dès lors de réfléchir à des alternatives, à la fois dans les pratiques quotidiennes au jardin mais également dans le choix des végétaux
Limiter l’évaporation du sol
Le soleil, le vent et la chaleur forcent l’évaporation de l’eau du sol. Si ce dernier est nu, ce phénomène est accentué et accéléré. Il est recommandé de pailler les sols nus afin de conserver l’humidité du sol pour les plantes, limiter l’évaporation mais également limiter le développement de plantes non souhaitées et améliorer la biologie du sol pour les paillages organiques. le paillage permet de réduire jusqu’à 40% l’arrosage.
Notons qu’un sol nu se fait « lessiver » lors de pluies intenses, le paillage diminue fortement ce phénomène et permet une pénétration plus efficace de l’eau.
Pour réduire l’impact du vent sur l’évaporation du sol, il est possible de disposer une haie ou des protections côté vents dominants. De même, créer des zones d’ombres à l’aide de végétaux permet d’éviter une surexposition de plantes plus sensible à l’ensoleillement direct.
Arroser quand il faut, là où il faut
Il est préférable d’arroser plutôt le soir en été afin de limiter l’évaporation de l’eau apportée. Il est également important de connaitre les besoins en eau des plantes concernées (demander conseil à un pépiniériste si besoin).
L’arrosage automatisé, plutôt conseillé pour de grandes surfaces, permet d’apporter la juste quantité d’eau et quand il le faut aux plantes que l’on souhaite.
Il faut également tenir compte de la météo et des précipitations, afin d’éviter d’arroser un sol suite à une pluie (au besoin utiliser un pluviomètre).
Choisir des plantes méditerranéennes
La garrigue est verte toute l’année et personne ne vient s’en occuper. Les plantes sont naturellement adaptées à leur milieu et la question de l’arrosage ne se pose pas.
Transposé au jardin, le choix de plantes méditerranéennes est pertinent et très efficace pour réduire drastiquement ses consommations d’eau.
Un décompactage du sol est préalablement nécessaire et les plantations se feront en automne afin de bénéficier d’un sol encore chaud pour le développement des racines. Un arrosage sera nécessaire les trois premières années avant que les plantes ne deviennent autonomes
Il existe un très grand choix de plantes adaptées à notre climat. Le CAUE de l’Hérault en a recensé près d’une centaine de différents types (arbres, arbustes, vivaces, couvre sol, grimpantes).
Voir aussi le choix des plantes pour une haie méditerranéenne (Parc naturel régional du Haut-Languedoc).
Les pépiniéristes et paysagistes locaux seront de bon conseil pour vous aider dans votre démarche et vos choix.
Quelques exemples, liste non exhaustive :
- www.jardin-sec.com
- www.jardingecko.com
- www.jardin-ecologique.fr
Pour aller plus loin
- Plantes économes en eau et jardins secs – Café Climat ALEC Montpellier Métropole
- Récupérer l’eau de pluie
- Demain nos jardins sans pesticides, trucs et astuces du jardinier en herbe – SYBLE