Portes et fenêtres
L’isolation des parois vitrées
Les vitrages, bien qu’ils ne représentent qu’une faible part des déperditions totales d’un logement, peuvent être source d’un inconfort lié à la sensation de paroi froide, aux infiltrations d’air et aux problèmes de condensation.
La performance d’une paroi vitrée se mesure avec le coefficient de transmission thermique U exprimé en W/(m².K). Plus U est faible, meilleure est l’isolation de votre paroi vitrée.
On distingue trois valeurs de U :
- Ug (U glass) pour caractériser la performance thermique du vitrage,
- Uf (U frame) pour caractériser la performance thermique du cadre,
- Uw (U window) pour caractériser la performance thermique de la fenêtre (vitrage + menuiserie).
Les vitrages
Les piètres performances des simples vitrages ne sont heureusement plus la norme, les produits ont évolué.
On utilise désormais du double vitrage qui emprisonne entre deux vitres de l’air sec dont les performances thermiques sont meilleures que celles du verre. De meilleurs résultats sont possibles en injectant dans l’espace entre les deux vitres un gaz plus isolant que l’air comme l’argon ou le krypton.
On trouve aujourd’hui des vitrages à isolation renforcée (VIR) ayant une fine couche transparente peu émissive déposée sur la vitre intérieure du double vitrage, côté lame d’air. Cette couche agit comme un bouclier invisible pour empêcher en hiver la chaleur intérieure de fuir à l’extérieur.
Un vitrage 4/16/4, qu’est-ce que c’est ?
Ce double vitrage est composé d’un verre de 4 mm côté intérieur, d’une lame d’air de 16 mm et d’un autre verre de 4 mm côté extérieur.
Pour aller plus loin
- Bien choisir son vitrage – ALEC Montpellier Métropole
- « Comment choisir vos fenêtres ? » – Document CSTB
- Certification Cekal des vitrages.
Les menuiseries
Les performances globales d’une fenêtre dépendent aussi des menuiseries qui sont le point faible de beaucoup de fenêtres : des pertes de chaleur se font par conduction à travers la menuiserie et par infiltrations d’air.
Une menuiserie se compose d’un ouvrant, partie mobile et d’un dormant, partie fixée au mur. Les ouvrants coulissants sont généralement moins performants que ceux à battants, du fait de leur moindre étanchéité à l’air.
Les matériaux couramment utilisés sont le bois, le PVC et l’aluminium. Le principal inconvénient du bois réside dans la nécessité de l’entretenir régulièrement. Quant à l’aluminium et au PVC, leur fabrication nécessite beaucoup d’énergie. De plus, l’aluminium étant conducteur de chaleur, préférez des menuiseries avec rupteurs de pont thermique qui permettent d’isoler thermiquement la face extérieure de la face intérieure.
Les techniques d’isolation des parois vitrées
-
Le survitrage : lorsque les menuiseries sont en bon état et étanches, il est possible de poser sur la fenêtre existante une vitre supplémentaire, à condition que l’ouvrant puisse supporter cette charge additionnelle. C’est une solution peu onéreuse mais d’une efficacité relative. De plus, l’étanchéité est rarement parfaite d’où un risque de condensation entre les deux vitres.
- Le double vitrage en rénovation : cette solution consiste à remplacer uniquement le vitrage en plaçant un double vitrage à la place d’un simple vitrage existant , à condition, comme pour la technique précédente, que les menuiseries soient en bon état et que l’ouvrant puisse supporter cette charge. Cette option présente l’avantage de conserver l’intégralité des menuiseries existantes, donc particulièrement adaptée en secteur architectural sauvegardé.
- Changement des fenêtres avec conservation des dormants existants : sans dommage pour l’environnement immédiat de la baie (maçonnerie, enduit, peinture), une nouvelle fenêtre complète (vitrage, ouvrant et dormant) recouvre l’ancien dormant, si celui-ci est en bon état. Plus simple, cette option réduit malgré tout la taille de la nouvelle fenêtre posée, et donc la luminosité et les apports solaires gratuits si la baie est orientée entre Est, Sud ou Ouest. Une attention particulière doit être portée par le professionnel à l’étanchéité entre l’ancien dormant et le nouveau.
- Remplacement complet de l’ancienne fenêtre : opération plus lourde que la précédente, elle nécessite souvent des travaux de maçonnerie plus importants qui ne pourront préserver la décoration autour de la baie. Cette option a l’avantage d’utiliser au maximum la surface disponible et donc la surface vitrée in fine, pour plus de luminosité et d’apports solaires gratuits l’hiver. Là encore une attention particulière doit être portée par le professionnel à l’étanchéité entre le mur existant et le nouveau dormant.
-
Le doublage de fenêtres : l’opération consiste à installer une seconde fenêtre en avant ou en arrière de la fenêtre actuelle conservée. Cette solution assure une bonne isolation acoustique. Double fenêtre.
L’isolation acoustique
En ville ou le long de certains axes routiers, une autre fonction essentielle est demandée aux vitrages : l’isolation acoustique ! Pour améliorer les performances acoustiques d’un vitrage, on peut augmenter l’épaisseur d’une des vitres. Il est également possible d’obtenir de meilleures performances grâce aux verres feuilletés phoniques.
Les doubles vitrages à épaisseurs différenciés permettent un bon affaiblissement acoustique (10/16/4 au lieu de 4/16/4 par exemple). Il est également possible de demander des réglettes d’entrée d’air « acoustique », meilleures sur ce plan que des réglettes classiques, pour un surcoût très modeste.
Le rôle des protections solaires
Les protections solaires (avancée de toiture, volet…) s’apprécient en été dans la gestion des surchauffes. Mais elles jouent également un rôle en hiver : la nuit, des volets pleins fermés limitent sensiblement les déperditions.
Attention à la ventilation !
En remplaçant vos anciennes fenêtres par de nouvelles fenêtres performantes, vous modifiez l’étanchéité à l’air du logement. Cette modification peut avoir un impact important sur le renouvellement de l’air du logement, il convient donc d’adapter le système de ventilation existant.
Si le logement est équipé d’une Ventilation Mécanique Centralisée (VMC) individuelle ou collective, les entrées d’air sur les fenêtres doivent se trouver dans les pièces sans bouche d’extraction (chambres, salon, séjour). Dans les pièces techniques où sont présentes les bouches d’extraction (cuisine, salle de bain, toilettes), les fenêtres ne présentent pas d’entrée d’air pour créer un « balayage » de l’air dans le logement entre les pièces de vie et les pièces techniques.
Si le logement est muni d’une ventilation naturelle, l’idéal est de mettre en place une ventilation mécanique, afin d’assurer un renouvellement de l’air optimal tout en limitant les déperditions d’énergie. Dans ce cas, il faudra aussi que des entrées d’air soit présentes sur les menuiseries, comme précisé dans le paragraphe précédent.
Par contre, si le logement est équipé d’un système de ventilation double flux, les nouvelles fenêtres ne devront comporter aucune entrée d’air.
Pour aller plus loin
- La ventilation – ALEC Montpellier Métropole
- La VMC simple flux en maison individuelle – AQC
- La VMC double flux en maison individuelle – AQC
- Un air sain chez soi – ADEME
L’isolation des portes donnant sur l’extérieur
Les portes isolantes
Lors du remplacement d’une porte d’entrée, d’une porte de garage ou encore d’une porte donnant sur un local non chauffé, il est possible de choisir une porte isolante afin de limiter les déperditions de chaleur avec l’extérieur ou les parties non chauffées du logement.
La performance d’une porte est fonction de sa constitution. Elle se mesure avec le coefficient de transmission thermique Ud (U door) exprimé en W/(m².K). Plus Ud est faible, meilleure est l’isolation de votre porte.
Les moyens d’isolation d’une porte ancienne
Pour réduire les déperditions d’une porte existante sans la remplacer, il existe différentes solutions. Tout d’abord, pour limiter les courants d’air liés à la mauvaise étanchéité d’une porte, on peut utiliser :
- un boudin de porte,
- une plinthe ou un bas de porte automatique,
- un joint d’étanchéité à écrasement.
Une autre solution simple et efficace consiste à placer un rideau épais devant la porte. Celui-ci assurera un rôle d’isolation thermique et phonique mais limitera aussi la sensation de paroi froide que l’on peut ressentir avec une porte peu isolante.
Pour aller plus loin
- Marque NF portes extérieures – Brochure CSTB
- Guide des 100 éco-gestes