Jour de la nuit 2017
Éteignons les lumières, rallumons les étoiles !
Le « Jour de la Nuit » est un événement national ouvert à tous. En 2017, 360 villes ont éteint leurs lumières le temps d’une soirée (et parfois plus) afin de sensibiliser à la pollution lumineuse.
Pour la première année, Montpellier Méditerranée Métropole a participé à cette manifestation en collaboration avec l’Agence Locale de l’Énergie et le Planétarium Galilée.
Les communes participantes ont éteint une partie de leur éclairage public le samedi 14 octobre pour laisser place à des animations : observation des étoiles, déambulation nocturne…
C’était l’occasion de découvrir la ville sous un nouvel angle et d’évaluer l’impact de l’éclairage sur la biodiversité, le ciel étoilé et le budget de nos communes.
Que s’est-il passé à Sussargues ?
Près de 50 personnes se sont réunis dans le centre-ville de Sussargues pour participer au « Jour de la Nuit ».
Eliane Lloret, Maire de Sussargues et Vice-Présidente de la Métropole en charge de l’énergie et de la transition énergétique a ouvert les festivités avec un discours favorable à l’extinction de l’éclairage public en milieu de nuit. Michaël Gerber, chargé de mission au sein de l’Agence Locale de l’Énergie a renchérit « vous ne laisseriez pas les lumières allumées chez vous toute la nuit ? Alors pourquoi le faire dans nos communes ? ».
À 19h, les lumières se sont éteintes (en réalité, elles ne se sont pas allumées). Enfants et adultes ont allumé les lampions et se sont parés de bâtons lumineux colorés. Le défilé lumineux a commencé dans une ambiance « différente », à la fois inhabituelle et conviviale.
Les participants s’y sont rapidement habitués, pour preuve, une fois les yeux accoutumés on peut entendre les : « Ouah, c’est beau ! ».
Le groupe s’est dirigé vers la salle communale où Valérian Tabord, de la Ligue de Protection des oiseaux, a proposé une animation sur la faune nocturne .
Connaissez-vous la différence entre une chouette et un hibou ? Question apparemment simple mais pas si facile ! Valérian Tabord a donné quelques clés pour mieux connaître la faune et la flore nocturne. La réponse est : les plumes ! Les hiboux ont des « oreilles » faites de plumes que n’ont pas les chouettes.
L’exposé terminé, les participants ont repris la balade vers les jardins familiaux de Sussargues. Pas de chouettes ou de hiboux ce soir-là. Les nombreuses imitations pour appeler les oiseaux sont restées vaines.
Toutefois, le spectacle lumineux fait des halos des villes alentours est aussi impressionnant que révélateur.
La soirée s’est achevée à l’église lors de la visite du nichoir dédiée aux chouettes. Pas encore occupé, ce petit abri offre un refuge confortable permettant aux rapaces (c’est un rapace ?) de s’implanter durablement sur la commune.
Vers 23h, les lumières se sont rallumées. Le « Jour de la Nuit » touche à sa fin et a largement convaincu les habitants.
À Sussargues, le budget dédié à l’éclairage public est de 35 000€ / an. En pratiquant l’extinction d’éclairage public, la commune pourrait économiser 40% soit 14 000€ / an.
Que s’est-il passé à Prades-Le-Lez ?
Les célébrations du « Jour de la Nuit » ont commencé avec un discours encourageant de Jean-Marc LUSSERT, Maire de Prades-Le-Lez. La commune pratique l’extinction de l’éclairage public en milieu de nuit (de minuit à 5h du matin sauf en été où les lumières sont éteintes entre 1h et 5h) depuis 2015. Les retours des Pradéens sont très positifs jusqu’à présent. De plus, cette opération permet d’économiser 21% du budget éclairage chaque année, soit environ 11 000€.
Un groupe d’élèves du master Ingénierie en Écologie et Gestion de la Biodiversité est venu présenter les résultats du recensement de la faune sur la commune. Réalisée en 2016, cette étude montre l’étendu de la biodiversité à Prades-Le-Lez.
Un conteur africain a ensuite emmené les participants dans la cours de l’école. Sous un arbre, éclairé par des lampions, les participants étaient envoûtés par l’ambiance de ce conte participatif.
Vers 21h, le groupe s’est dirigé vers le bois de la Crouzette pour une balade contée. Plongés dans le noir, entourés de sapins et des bruits des oiseaux alentours. Les deux conteurs ont profité de ce ressenti atypique pour évoquer la lune et le ciel étoilé dans leurs récits.
La balade a continué le long du cimetière avant de s’arrêter sous un saule pleureur. Réunis sous le long feuillage, à la lueur des lampions, le groupe baigne dans une atmosphère romanesque. Le conte à propos de cet arbre si spécial a capté l’attention de tous les participants.
Enfin, de retour à la place Jean Jaurès, le Jour de la Nuit s’est achevé autour de deux contes sur l’obscurité.
Déjà convaincus, ces animations ont renforcé chez les participants, le sentiment de faire une action importante pour préserver la nuit de la pollution lumineuse.
Que s’est-il passé à Lavérune ?
Près de 120 personnes sont venues à Lavérune assister au Jour de la Nuit.
Roger Caizergues, Maire de Lavérune a inauguré cet événement par un discours explicatif de la manifestation.
Il a ensuite lui-même guidé la balade théâtralisée. Au cœur du vieux Lavérune, éclairé par les habitations occupées, le Maire a relaté les histoires du patrimoine.
Le groupe a marqué un arrêt devant une statue représentant Marianne avec une lance à la main. La compagnie de théâtre s’est servi de cet instant pour interpréter un discours vivifiant sur la liberté.
La balade s’est achevée sur la place de la Mairie où un piano éclairé à la lueur des lumières internes de l’hôtel de ville attendait les participants. Pendant une heure, les visiteurs ont écouté le musicien dans une ambiance tamisée.
En parallèle des animations, l’association Kimiyo proposait un atelier d’astronomie basé sur l’observation du ciel étoilé à l’œil nu. Par exemple, savez-vous que tous les millénaires le compteur des années bissextiles est remis à zéro ? L’intervenant proposait également des jeux de cartes pour reconnaître les étoiles (le ciel couvert ne permettait pas l’observation au télescope).
Cette manifestation fût une réussite pour Lavérune. De nombreuses personnes de la commune et des villages alentours étaient présentes. L’atmosphère originale et familiale régnant après l’extinction des lumières a convaincu les participants.
Cette expérience positive et l’opportunité d’économiser (Lavérune a un budget d’éclairage public de 45 000 €/an, avec l’extinction en milieu de nuit la commune peut économiser jusqu’à18 000 €/an) vont peut-être convaincre les élus et les habitants d’opter pour l’extinction de l’éclairage public sur une plus longue durée.
Quelles sont les retombées de l’événement ?
Le jour de la nuit a été promu sur de nombreux médias :
- À la radio avec France Bleu Hérault
- Dans le magazine de la métropole de Montpellier
- Midi Libre
- La Gazette
- Citycrunch…
Cette communication a permis de faire connaître l’événement et d’aborder le sujet de l’extinction de l’éclairage public.
Plusieurs communes de la Métropole comme Clapiers, Castries et Sussargues réfléchissent à présent à mettre en place cette initiative.