Visite : le petit cycle de l’eau potable
L’Agence Locale de l’Energie et du Climat Montpellier, en partenariat avec la Régie des Eaux et Montpellier Méditerranée Métropole, a organisé le 15 juin 2017 une journée de visite pour suivre le parcours du petit cycle de l’eau.
Cette visite autour de l’eau a réuni une vingtaine d’agents et élus des communes de la Métropole de Montpellier.
Du captage au rejet des eaux traitées, les participants ont suivi les 5 étapes du petit cycle de l’eau potable :
- Prélever l’eau dans le milieu naturel au niveau de la station de captage Jacques Avias
- Traiter l’eau pour la rendre potable (station de clarification François Arago)
- Acheminer et stocker l’eau traitée
- Distribuer l’eau au consommateur
- Collecter et traiter les eaux usées au sein de la station Maera
Montpellier Méditerranée Métropole a la compétence du petit cycle de l’eau. Elle a créé la Régie des eaux qui gère l’eau potable du captage au robinet, pour 13 des 31 communes de la Métropole représentant 80% de la population. L’assainissement est géré en Délégation de Service Public.
Station de captage Jacques Avias et source du Lez
Une descente à 40m de profondeur
La source naturelle du Lez se présente sous la forme d’une vasque de 30 mètres de diamètre. Le Lez offre une eau de qualité qui alimente Montpellier depuis le XVIIIe siècle.
Aujourd’hui, l’eau est pompée par forage à la station Jacques Avias, dans la nappe souterraine. Trois pompes installées à 40 m sous terre captent jusqu’à 1 700 litres par seconde pour alimenter plus de 50% de la population de la Métropole.
Station de clarification François Arago
Préconditionnement, décantation, filtration, stérilisation.
28 millions de m3 traités chaque année !
C’est à l’usine ARAGO que l’eau est rendue potable. L’eau du Lez, de bonne qualité physico-chimique, nécessite un traitement simple sur filtre à sable. L’usine est aussi équipée pour rendre potable l’eau de secours (qui vient du bas-Rhône) lorsqu’en fin d’été et en période de sécheresse, l’eau du Lez atteint son débit minimal. Ainsi est assurée la distribution d’une eau de qualité 365 jours/an.
Station d’épuration MAERA
Une station pilote en méditerranée
Avec Maera, c’est tout un système d’assainissement (collecte des eaux usées + station d’épuration et rejet dans le milieu à 11 km des côtes + traitement des boues) qui a été mis en place pour protéger la santé humaine et préserver l’environnement.
Les techniques de traitement employées et les technologies développées font de Maera une station de pointe, avec la restitution d’une eau épurée à près de 95 % et un rejet en mer des plus performants.
Pour y parvenir, innovation et technologies ont été intégrées à l’équipement.
La station en chiffres
Situé sur l’ancien site de la station Cereirdre, Maera a nécessité un investissement similaire à celui d’un tramway : 150 millions d’euros.
- 70 millions ont été dépensés dans la réalisation de la station.
- 65 millions dans les travaux de l’émissaire (permettant de rejeter l’eau au large de Palavas Les Flots)
- Et 15 millions dans les marchés annexes (études, maitrise d’œuvre, contrôles…).
Elle est capable de recevoir l’équivalent des rejets de 470 000 habitants. Chaque jour ce sont 85 000 m3 qui sont traités. A l’année, 29 millions de m3 sont rejetés en mer.
La station consomme 12 millions de kWh. Ce besoin en énergie est financièrement comblé grâce à la transformation de biogaz et à la revente d’électricité au sein même de l’usine.
Le circuit final de l’eau
L’eau arrive en station via le circuit relié aux communes ou via des camions (pour les industries).
Elle est ensuite « dégrillée » deux fois : elle passe une première fois à travers de grilles épaisses puis à travers des grilles plus fines. Chaque année, 600 tonnes de déchets sont retenus par ce système.
L’étape suivante est le dessablage et le déshuilage avant d’être stockée dans des bassins d’orage et de régulation de débit. En cas de fortes pluies, la station ne peut pas absorber la totalité du débit. Un « circuit court » traite l’eau de façon réduite.
Dans la configuration « normale » de la station les boues sont extraites de l’eau par aération et décantation. Un autre circuit prend le relais afin de traiter les 20 000 tonnes de boues humides évacuées chaque année.
Enfin l’eau passe une dernière étape de biofiltration. Dans une grande cuve, des billes de polystyrène accrochent les dernières impuretés de l’eau.
L’eau suit son parcours jusqu’à la mer via l’émissaire grâce à la gravité. A la sortie, l’eau est filtrée à 95%, elle est dite de « baignade ».
Des circuits parallèles
Les boues sont traitées dans un circuit indépendant. Elles subissent un épaississement, une flottation, une digestion (permettant la production de biogaz) et enfin une centrifugation.
L’air dispose aussi d’un circuit spécifique. Pour le confort des salariés et des habitants l’air est désodorisé. L’air est récupéré par ventilation avant d’être lavé chimiquement sur 6 tours.
Maera est une des premières stations d’épuration européennes bénéficiant de 4 certifications qualité.