Rénover son logement avec des matériaux 100 % naturels, est-ce possible ?
Pierre, bois, argile, chanvre… Près de vingt personnes ont visité le 29 mars dernier, une maison montpelliéraine atypique, entièrement rénovée de façon écologique.
Le propriétaire d’un logement montpelliérain du XIXème a fait un pari original : rénover sa maison uniquement avec des matériaux naturels et des techniques artisanales.
Il s’est lancé ce défi afin de démontrer qu’une rénovation en centre-ville, de manière écologique tout en respectant l’âme du bâtiment est possible.
C’est un pari réussi ! En utilisant des techniques artisanales et des matériaux naturels, il a réussi à rénover cette maison autrefois occupée par des religieuses.
Parmi les techniques utilisées, nous pouvons citer :
- Le mélange chanvre-argile pour assurer l’isolation ;
- Les enduits en terre et chaux pour la décoration ;
- Le plâtre pour la structure de l’escalier ;
- Le torchis pour la décoration et le renforcement de l’escalier (bêton naturel souvent constitué de paille et de terre) ;
- La réfection de la charpente en bois ;
- L’isolation des rampants de toiture en laine végétale ;
- Mise en place d’un chauffe-eau solaire et de toilettes sèches.
Avant de commencer les travaux, le propriétaire a mis les murs à nu (en enlevant les parements en plâtre et les enduits, puis il a rénové au fur et à mesure).
Est-on obligé de faire une rénovation « naturelle » sur du bâti ancien ?
Lorsqu’on rénove un bâti ancien il est nécessaire de prendre un certain nombre de précautions pour ne pas l’endommager à long terme.
En général, les matériaux naturels sont à privilégier car ils permettent au bâti de conserver sa capacité à « respirer » et de réguler son hygrométrie. Ils offrent également un respect esthétique du patrimoine.
Certains matériaux synthétiques, très perméables à la vapeur d’eau peuvent être néfastes et mettre en péril le bâti ancien sur le long terme.
Pour en savoir plus : Guide ADEME « Choisir des matériaux pour construire et rénover ».
Comment évaluer les propriétés isolantes des matériaux naturels ?
La proportion entre la matière (terre, chaux) et la fibre (paille, chanvre) détermine le pouvoir isolant de l’enduit.
Ainsi un enduit principalement composé de matière (terre, chaux) sera un enduit décoratif ou structurel alors qu’un enduit majoritairement composé de fibres (paille, chanvre) aura un pouvoir isolant supérieur.
Pourquoi avoir utilisé le plâtre dans cette rénovation ?
Le plâtre permet de réaliser des ouvrages légers avec une forte résistance. De plus, il dispose d’une prise rapide et il est recyclable à l’infini. Il suffit de le chauffer à 150°C pour le réduire en sable et le réutiliser.
Quel type de chauffage prévoir dans ce patrimoine ancien ?
L’épaisseur des murs isolés et la bonne orientation de cette ancienne bâtisse offrent une bonne isolation. Un poêle à bois central assurera un chauffage satisfaisant.
Pour en savoir plus : Guide ADEME « Poêle à bois, chaudière ou insert ».
Faut-il isoler de manière « étanche » dans les bâtiments anciens ?
Contrairement aux bâtiments neufs où la ventilation est assurée de manière mécanique, les bâtiments anciens sont souvent ventilés de façon naturelle (ouvertures dans les fenêtres ou dans les murs).
Afin d’assurer une ventilation naturelle et d’éviter des problèmes d’humidité il est recommandé de conserver des ouvertures dans les bâtiments anciens. Par exemple : dans la bâtisse de cette visite, le propriétaire a conservé des menuiseries anciennes (mais toutefois en double vitrage), peu étanches pour maintenir une ventilation naturelle.
La rénovation écologique met-elle autant de temps qu’une rénovation conventionnelle ?
Les temps de séchage des matériaux écologiques sont parfois plus longs (de quelques semaines à plusieurs mois) que les matériaux conventionnels. De plus, il est important de ne pas faire de séchage trop brusque afin d’éviter les fissures.
Au-delà de leur aspect esthétique intéressant, les enduits naturels permettent également d’améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment en régulant l’hygrométrie de la pièce. A l’inverse, certains revêtements synthétiques peuvent diffuser des particules polluantes dans l’air intérieur d’un bâtiment, d’où la nécessité d’assurer une ventilation suffisante.
Pour en savoir plus : Guide ADEME « Un air sain chez soi ».